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jeudi 9 décembre 2010

Bemena, un nouveau village, une nouvelle école

Jeudi 2 décembre à Ambilobe

Dès notre arrivée vers 8h, après nous être débarrassé de nos affaires, nous nous dirigeons tout droit vers un stand de brochettes de zébu et de sabeda (riz noyé que les malgaches mangent au petit déjeuné). Ca fait du bien, nos ventres commençaient à gargouiller ! Après ça, effectuons nos achats pour amener au village (huile, lait concentré, haricots blancs et rouges, pommes de terre, carottes, … nous sommes décidés à leur faire goûter autre chose que riz et feuilles dites « bredes »). Le soleil tape déjà très fort et la chaleur nous rend très très mous ! Les habitants d’Ambilobe ont pour réputation d’être fainéants, mais on comprend pourquoi avec cette chaleur étouffante!
A la tombée de la nuit, un gros orage éclate, accompagné d’une pluie torrentielle qui nous inquiète pour demain… Le tracteur partira-t-il ?
Après de longues heures d’attentes et d’incertitude, c’est finalement bel et bien en tracteur que nous acheminerons tout le matériel jusqu’à Andampy (env 35 km), d’où il restera une dizaine de kilomètres à faire à pied pour arriver à destination. 4 hommes forts nous attendront pour porter le matériel.


Vendredi 3 décembre

Il est 5h, c’est l’heure du départ. Nous voilà tous installés inconfortablement sur la remorque du tracteur.

Sur le tracteur: Attention les secousses!



Dès 7h, le soleil tape très fort ! Mais pas suffisamment à certains endroits, restés ombragés et qui a empêché la boue de sécher. Vers 10h, nous voilà enlisés dans la boue. Tout le monde descend ! A l’aide de grosses chaînes et de troncs d’arbres plantés au milieu de la piste, le chauffeur et quelques hommes forts, arriveront à faire avancer le tracteur, centimètres par centimètres, pour enfin le libérer. Les malgaches m’étonneront toujours, ils arrivent toujours à trouver une solution au problème ! A Madagascar, il y a toujours des problèmes, mais rarement sans solution. Nous voilà repartis… pour arriver vers midi à Andampy.
Nos hommes forts sont déjà là. En un rien de temps, les voilà prêts, et matériel sur les épaules, ils commencent à gravir les montagnes, après quoi ils devront traverser le fleuve « Mahavavy », dans environ 10km.


Plusieurs kilos sur les épaules


Après la traversée du fleuve, ce fût bon de s’y baigner dans l’eau chaude. Nous voilà propres. Encore une dernière montée et nous seront chez Georges, où j’ai pu retrouver la petite Lelette, qui a bien grandi, et qui est toujours aussi mimi. Un peu moins farouche que les fois précédentes, mais reste méfiante tout de même. Souvent, elle m’observe et nos regards se croisent avant qu’elle ne tourne la tête.
On lève le camp. Dadaha (pépé) nous attend dans son village. Il faut se dépêcher si on veut arriver avant la tombée de la nuit ! Le matériel restera chez Georges, car le village Bemena en question (là où il y a l’école) est tout près de chez lui. La distribution du matériel scolaire et de vêtements aura lieu à Bemena lundi. Ceci nous permettra de rassembler tout le monde pour parler de notre projet : reconstruire Bemena, avec son église, ses maisons (cases) et son école (qui n’est aujourd’hui qu’une ruine, et où 65 enfants sont sensés étudier avec 1 seul instituteur pour 4 classes !) A suivre…

Samedi 4 décembreNous avons passé la journée dans un village voisin, où nous étions invités à la cérémonie d’un retournement de mort. Cette fois-ci, je ne me suis pas rendu au cimetière, mais j’ai participé au repas, danse et… séances photos et vidéos.


Préparation du repas. Un zébu a été tué pour l'occasion afin de nourrir tous les invités

Partage du repas


Discours du chef de famille
suivi du partage du Betsabetsa et du Tegue (rhum pur, 90°C)



Prochainement, video...


Près de ce village, il y a une colline sur laquelle Pauline peut avoir du réseau avec son téléphone portable. Comme par pressentiment, nous apprenons la mauvaise nouvelle que sa maman (femme de Dadaha), qui était clouée au lit à Ambilobe depuis 2002 suite à un AVC, venait de faire un malaise. Nous avons donc décidé d’avancer le rassemblement au village qui devait avoir lieu lundi à dimanche (demain) au cas où il arriverait malheur… La plupart des gens étant présents à la cérémonie, ça ne fût pas trop difficile d’annoncer la nouvelle.


Dimanche 5 décembre
C’est le grand jour !
Entre 100 et 150 personnes sont présents pour l’occasion. Le Rassemblement commence à l’école, actuellement un peu éloignée du village Bemena. C’est d’ailleurs un des points que nous avons précisé lors de la réunion. Nous préfèrerions qu’elle soit basée sur le village, ou tout proche de celui-ci.
Je ne vais pas vous indiquer tous les points en détails qui ont été abordés lors de cette réunion pour l’instant mais en voici les gros titres :
J’ai tout d’abord expliqué notre désir à ce que ce village soit reconstruit, dans lequel on y trouverait une école en bon état, avec 2 instituteurs au lieu d’1 seul pour le moment, chargé de 4 classes soit un total de 65 élèves inscrits. Le coût pour faire venir un 2ème instituteur serait de 3000Ar par adulte et par an, soit 6000Ar (2,50€) par famille + 15kg de paddy (riz non pilé). Cette somme est trop importante pour eux, l’école n’est donc pas la priorité. Beaucoup d’enfants ne sont même pas inscrits à l’école, restants plus utiles, selon leur famille, au champ ou à garder les zébus (pour les garçons) et les bébés (pour les filles). Beaucoup d’entre eux (enfants et adultes) ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Pauline a pu remarquer à plusieurs reprises que certains se sont faits volé sur la marchandise au marché par des gens d’autres villages qui profitaient du fait qu’ils ne savaient pas lire le poids sur la balance. Pour les adultes, c’est sûrement trop tard, quoique… mais si nous améliorons tout d’abord les conditions scolaires pour les enfants, nous nous assurons que la nouvelle génération saura lire, écrire et compter.
Conscients de ce problème, mais ceci restant trop onéreux pour eux, je me suis engagé à les aider en payant les 2/3. Il ne resterait à leur charge que 2000Ar (2.80€) par famille + les 15 kg de paddy par an. Je refuse de tout payer, afin de les responsabiliser.
D’après l’instituteur, il serait sûrement possible de trouver un 2ème instituteur, disponible dès janvier, pour le 2ème semestre. C’est le bon moment pour faire un test, pour me prouver que je peux leur faire confiance, en commençant la restauration du village très bientôt ! Dans un premier temps, je leur ai demandé de réparer le toit de l’école. La saison des pluies arrive, il faut faire vite. Le 2ème instituteur ferait classe provisoirement dans l’église, le temps que la nouvelle école soit construite. Les gens applaudissent. Une personne tend un billet de 1000Ar pour montrer l’exemple. Plusieurs personnes accourent afin de payer leur part pour les 6 mois restants. Georges (chef du village) et l’instituteur notent sur leurs cahiers respectifs les personnes qui ont payé. Ca se concrétise ! Les gens m’ont l’air motivés, c’est super. Je pense que le pari est gagné ! Bientôt je l’espère, une nouvelle association devrait voir le jour « Bemena : un village, une école ». J’ai du pain sur la planche, 2011 devrait être chargée !

Réunion avec les parents.
Pauline, ma traductrice.
Distribution du matériel scolaire



Cette petite zaza était même venue en uniforme




Photos des Zazas avec leurs nouvelles fournitures scolaires




Ecole actuelle vue de l'extérieur

L'école actuelle, vue de l'intérieur Vous pouvez voir l'état du toit



Nous quittons l’école pour nous rendre au « village ». Ici, une église et quelques cases. C’est ici que devraient pousser plein de cases et je l’espère, la nouvelle école. Pour l’évènement, j’avais accroché quelques ballons (qui ont eu du mal à résister au soleil, on peut le dire). Nous avons offert un petit rafraichissement (façon de parler vu la température élevée) : sirop à l’eau, une découverte pour la plupart d’entre eux. C’est après ça qu’a eu lieu la distribution de vêtements. Initialement, je comptais les offrir aux familles que je connaissais déjà, mais pour ne pas faire de jaloux, il semblait logique d’en faire profiter toutes les familles présentes et motivées pour la reconstruction du village de Bemena, tous étant en fait de la même famille (plus de 200 personnes). Nous avons donc essayé de faire au mieux, nous avons partagé les vêtements dans des sacs, un sac par famille. Pauline et Paulette ont essayé de prendre en compte les tailles, le nombre de personnes dans la famille, etc… Nous avons ensuite distribué les sacs aux familles, qui chacune leur tour, devait aller se changer pour la photo. Comme il y avait des absents dans certaines familles (surtout des enfants), tous les vêtements n’ont pas pu être pris en photo sur leurs nouveaux propriétaires. Ca m’embête un peu, étant donné que je vous avais promis la photo à tous. Désolé si vous ne reconnaissez pas vos vêtements sur les photos, mais croyez-moi, ça n’était pas facile. Je devais aussi surveiller les batteries pour l’appareil photo, qui devaient tenir jusqu’à la fin du séjour (pas d’électricité, bien sûr^^) Ne soyez pas surpris non plus de voir des hommes porter des vêtements de femmes. Nous avions pourtant mis dans les sacs des vêtements pour eux, mais certains ont préféré l’originalité. Remarquez, bien que surpris, nous avons tout de même bien rit de voir les mecs en débardeur… Le principal, c’est qu’ils soient heureux, non ? Pour les photos, je vous les ferai suivre dès mon retour en France.



Voici la photo de groupe que nous avons prise à la fin de la journée.




Partage du repas.
Bravo aux femmes qui ont préparé le repas pour presque 200 assiettes!





Georges, le chef du village,
appelle les famille une par une pour la distribution des vêtements



Paulette et Pauline, sans qui tout ça ne pourrait pas être possible.
Je les remercie infiniment pour leur aide



Paulette et quelques zazas avec les ballons que j'avais apporté pour l'occasion.
Ils se sont beaucoup amusés avec!




Lundi 6 décembre

Après la longue journée d'hier bien fatigante, alors que je dormais profondément, je suis subitement réveillé en pleine nuit par quelque chose qui me marchait sur le visage: "Mais qu'est-ce que c'est???". J'allume immédiatement ma torche et je découvre mon nouveau compagnon: Mr le Rat!!! qui avait réussi à se faufiler sous la moustiquaire, pourtant bordée sous le matelas! Je n'ai pourtant pas peur de ce genre de bébêtes, mais j'avoue qu'en pleine nuit, quand on s'y attend le moins, ça fait tout de même bizarre^^

Au matin, on m’apprend que la grand-mère nous avait quittés.Pauline a préparé son acheminement, le corps sera transporté par le tracteur qui doit venir nous rechercher demain à Andampy. C’est un jour un peu particulier ici, certains pleurent, d’autres arrivent encore à rire et me demandent de les prendre en photo. Même Dadaha (pépé) s’est prêté au jeu. Bien sûr, il a lui aussi pleuré sa femme, mais il comprend aussi qu’il en est mieux ainsi, qu’il était temps qu’elle ne souffre plus, immobilisée dans son lit à Ambilobe, loin de ses proches.
Des gens arrivent de partout. Les femmes pilent le riz et préparent le repas pour accueillir tout le monde. Les hommes eux, construisent des abris, beaucoup de monde est attendu, c’est la tradition malgache. Dès qu’on apprend la mort de quelqu’un, on vient soutenir la famille dans son deuil. Le corps arrivera demain et sera veillé jusqu’au jour de son enterrement, mercredi ou samedi. Impossible les autres jours, jours « fady ».


Mardi 7 décembre
Dernières séances photos avant notre départ. Pauline reste au village pour les obsèques de sa maman. Ces au-revoir sont un peu particuliers, nous ne nous reverrons sûrement pas avant mon départ pour la France, mardi prochain. Et oui, le compte à rebours est lancé… Dans une semaine je devrais quitter mon île rouge pour vous rejoindre dans le froid ! J’essaie de ne pas y penser et de profiter des derniers jours au soleil.
Et le soleil, il tape dur sur les collines rouges et sur le sable blanc au bord du fleuve que nous traversons à pied pour rejoindre Andampy, d’où le tracteur nous ramènera à Ambilobe.


Quelques zébus au bord du fleuve Mahavava

Un vazaha au bord du fleuve Mahavava

Le tracteur arrive, la remorque est pleine. Beaucoup de monde est venu accompagner le corps de la grand-mère. Parmi eux, Anta et sa famille. Mais elle redescendra avec nous. C’est aussi le cas pour une dizaine de personnes qui ne peuvent pas rester en brousse jusqu’aux obsèques, ayant des obligations en ville. Mais ils auront eu le courage de faire l’aller/retour en tracteur pour accompagner Dadihy (Grand-mère) jusqu’à Andampy, 5h aller, 4h retour.
Nous passerons la nuit à Ambilobe et nous partirons demain matin pour Diego, en taxi brousse.


Mercredi 8 décembre
Il est 5h, le taxi brousse ne devrait pas tarder. Ah… ça y est, il arrive. Premiers clients, nous nous installons confortablement aux meilleures places. Mais ça ne va pas durer. Nous parcourons la ville de fond en comble afin de ramasser les clients. Une fois bondé, nous pouvons enfin prendre la route à la vitesse escargot. Il est 7h, nous n’arriverons qu’à 11h45… Distance : 170km
Ereintés par ce voyage, nous avons pu nous reposer l’après-midi, après avoir dégusté un bon repas préparé par Marie-Ange et Nino.
Le soir, Paulette, Nino et moi avons mangé des brochettes de zébu dans la rue, accompagnées de manioque frit et… de THB, la bière bien sûr !


Jeudi 9 décembre, aujourd’hui
Grasse matinée ! Que ça fait du bien… Il est 9h.
A la vitesse Mora Mora, j’ai lavé mon linge, à la main bien entendu ! C’est dans ces moments là qu’on se dit que la machine, c’est tout de même bien pratique.
Et à l’heure qu’il est, je suis en train d’écrire ces quelques pages…

Bonne lecture et à très bientôt !



Mis à jour le 12 déc 2010 pour ajout de photos

Mise à jour prochaine pour video

1 commentaire:

  1. Je viens d'ajouter une petite anecdote qui m'était arrivée dans la nuit du dimanche à lundi (relire le début de la journée du lundi, ça vaut le détour^^)

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